mercredi 22 février 2012

L'art de sapper un cours....

... qui serait, genre, fondamental pour valider mon diplôme.

(Ouais, la photo, c'est du réchauffé, j'admets. 
Mais c'est pour la punir.)



Tu vois, je t'introduis ça comme ça, parce que faisant suite à mon article qui te racontait ma solitude extrême de quand j'ai rigolé comme une connasse, toute seule, au stage (oui, je te le concède, cette phrase est déjà beaucoup trop longue), j'en ai eu un autre. 

Un fou rire. Un vrai. Celui où tu pleures, où t'es rouge, où tu transpires abondamment, où tu t'accroches à des trucs tristes, genre la mort, mais même ça, ça te fait rire encore plus. Qui arrive quand tu es en cours, assise à 15 cm du formateur.

A cause de la Pouf Blonde (et peut-être aussi la fatigue combo craquage nerveux)
A cause qu'elle a rigolé, cette greluche, et que je ne sais pas résister à sa tête de pignouf quand elle rigole. Elle se met à rougir, à cacher son nez dans son écharpe (couleur panthère, l'écharpe, tu penses bien), et à avoir des spasmes corporels accompagnés de couinements douloureux. 

Je l'ai regardée, j'ai ricané, elle m'a lancé un regard en coin type "help", j'ai demandé "pourquoi tu rigoles comme ça toi ?", elle a tenté de tourner la tête vers moi, a croisé mon regard, est repartie de plus belle. Du coup, j'ai ricané plus franchement, puis rire, puis mon corps s'est mis à faire des spasmes lui aussi. Je me suis retournée sur ma chaise, histoire de tourner le dos à ma "copine" (oui, à ce moment, j'avais dans l'idée que j'allai la détester pendant quelques minutes), ne plus la voir, ne plus l'entendre tenter de réfréner son hystérie. C'était sans compter sur le bruit de sa chaise qui grince au rythme des spasmes, sans compter sur le simple fait que je SAVAIS qu'elle souffrait autant que moi, à quelques centimètres. D'autant que le formateur s'était arrêté de parler, que les autres étudiants nous regardaient avec des sourires béats sur le visage et que quelqu'un a eu la judicieuse idée de lancer un "ah ces deux-là, quel duo infernal !" avec le ton qui va avec. C'en était trop, je suis sortie.

Dans le couloir, il y avait des fauteuils roulants. Je me suis assise dessus et j'ai pensé que j'étais absolument ridicule avec mes larmes sur les joues, à ne même pas savoir pourquoi je riais comme ça. Et puis, j'ai imaginé que la Pouf Blonde allait sortir aussi, me voir assise sur un fauteuil roulant avec mon visage ravagé, et que ça serait terrible. Je me suis mise à pleurer de rire toute seule, dans mon couloir, sur mon fauteuil roulant. 

Je suis rentrée au bout de 5 minutes. Les étudiants m'ont regardée, le sourire béat toujours collé (genre "alors, est-ce qu'elle est calmée ? hihihiiiii"), j'ai fait un signe apaisant avec ma main, l'air de dire "bon, ça va, ça arrive à tout le monde, je suis une adulte responsable qui sait se contrôler, nom mais des fois". J'ai levé les yeux vers la Pouf Blonde, j'ai vu son nez toujours enfoui sous l'écharpe phéline féline, ses joues et ses yeux toujours rouges, alors je lui ai fait signe "t'as pas intérêt à recommencer, vieille sorcière". Je me suis assise, et j'ai pris un air très sérieux et très concerné. 

Quelques minutes plus tard, j'ai fait un tour de table avec mes petits yeux de lynx qui jugent tout le monde. J'ai vu le senior de la promo (54 ans) qui regardait d'une air affecté son blanco qui ressemblait étrangement à une K7 dont les fils sont tout ressortis. Son voisin de table (36 ans) tapotait les dits-fils en rigolant et l'autre voisin de table (21 ans) disait au senior une blague qui, vraisemblablement, concernait le défunt blanco. 
Juste en face de moi, il y avait une fille qui se contorsionnait pour éclater un bouton qui s'était logé sur sa mâchoire (pas fastoche à choper, du coup). J'ai ricané, me disant que ça + ça + ça, on était vraiment une promo de paumés, qu'on trouverait plus notre place en 5ème qu'en formation d'éduc. Je me suis tournée vers la Pouf Blonde pour lui faire part de ce constat. A peine avais-je ouvert la bouche qu'elle a furtivement sorti son nez de son écharpe pour me dire d'un air paniqué : "me parle pas, me parle pas". Surprise, j'ai ri. 

...

Et merde....

10 secondes plus tard, c'est elle qui s'auto-évacuait de la salle. J'avais honte, t'imagine pas à quel point. 
J'étais tout simplement hilare ; le formateur était, pour sa part, passablement agacé. 

Entre deux hoquets, j'ai demandé pardon. J'ai promis qu'il n'y avait rien de méchant, aucun foutage de gueule, rien ! Il a voulu comprendre, m'a demandé "mais pourquoi ???". Et c'est là qu'intervient l'un des plus grands moments de solitude de ma vie : seule sur ma chaise, le visage ravagé de larmes et écarlate, les yeux implorant, j'ai répondu : "je sais même pas pourquoi elle rigole". 



Eh ben tu veux savoir pourquoi elle rigolait, cette con là ? 
Parce que, tu vois, au début du cours, on écoutait le formateur, on participait et tout. On loupait pas une miette. Et le formateur a mimé avec son bras la formulation "il faut iiinnntroduire les constats". Et que son mime, ben on aurait dit un fist-fucking. 
Et ça m'aurait fait sourire, tu vois, mais pas à ce point-là.  C'est balot.

3 commentaires:

sista a dit…

Mais quelle sacrée rigolade !!

C'est un truc tout a fait contextuel mais étant en parfaite osmose avec toi, I understand ;)

Simone S'Ignorait a dit…

Quel dommage qu'on ait pas été pote de chambrée de classe, on aurait pas pu se tenir côte à côte.

Princesse a dit…

Complètement contextuel. Connexxiioonnn sistaaaaaa.

Momone : que les choses soient claires, "prout" n'a jamais créé de troubles comiques en moi.
Ceci dit, je pense zaussi qu'on aurait bien wigolé. tu veux pas venir faire une petite journée dans mon incroyable école et rencontrer les têtes de noeuds qui la composent ??