Yo Sista yo.
Il est 4 heures du mat', je vais pas m'étaler des plombes, je te préviens.
Köln, 1999. Tu es assise près de moi dans cette grande cathédrale (mais qu'est-ce qu'on foutait dans une cathédrale à 14 piges ??), il n'y a pas grand monde autour de nous. Tu te relèves, tu te rassois, ton visage est très crispé. Tu es pâle, ton regard indique une grande souffrance intérieure. "Je vais me chier dessus, je te jure". Je te dis de serrer les fesses et qu'on va aller vite fait aux chiottes publiques qui sont pas loin. "Je peux pas putain, si je me lève, ça va tomber là !". On a laissé passer quelques minutes et tu t'es levée, tu as marché très vite jusque la sortie puis tu t'es mise à courir. Il pleuvait, le sol du parvis de la cathédrale était glissant, on a imaginé que tu glissais, que tu tombais et que tu te chiais dessus, là, au milieu de la ville et on est parties en fou rire.
Le premier dont je me souvienne entre nous.
Köln, 1999. Le début d'une histoire d'amour.
Tu sais quoi ? Cette année là, j'avais un journal, et j'ai beaucoup parlé de toi dedans...
Il parait qu'à chaque fois qu'on rit, on gagne quelques minutes de vie en plus. Grâce à toi, je compense pour ce que je perds avec la clope. Je me demande même si tu m'a pas filé un peu de rab.
J'aurai presque envie de te dire qu'avec toi, Sista, dans le courage, et pour l'hommage, je me raccroche aux souvenirs. Pas qu'une photo mais un bonheur, pas qu'une chanson pour laquelle on pleure, me soutiennent dans mes propos et m'entrainent-trainent-trainent toujours plus haut.
Avec toi, j'ai toujours l'impression d'être une ado.
Merci d'exister, d'être toujours là.