mardi 27 septembre 2011

Une coloc



Peut-être du fait de la présence de Sista (qui n'est pas ma SOEUR, mais bien ma POTE, pour toi qui n'avais toujours pas compris, sisi tu te reconnais va....) into ma maison depuis un mois, j'ai l'âme de te raconter ma vie de colocataire.




Ma toute première coloc remonte à 8 ans, je t'en avais touché deux mots déjà mais tu n'as sans doute pas fait le lien (c'est rigolo de mettre un lien sur le mot "lien". ptdr.). Il s'agit de la même copine qui était saoûle quand j'ai rencontré Joker.

Normalement, avec tous mes liens, tu devrais resituer. 
Une fois nos bacs obtenus à l'issue d'une année de labeur (ptdr), on avait décidé d'arpenter les agences immobilières de la ville de toutes les libertés. Ma daronne avait dit "j'ai un copain qui a un copain qui a été agent immobilier et qui connaît par un collègue à lui l'immobilier de cette ville (...) et donc bref, avec le budget qu'on a, vous signez dès que vous trouvez un truc potable"
On a signé une vue imprenable du 8ème étage, sans tenir compte du fait qu'il n'y avait qu'une unique chambre, qu'on participait activement à la vie intime de nos voisins et qu'une immense cuisine pour 2 étudiantes de 18 ans n'avait foutrement rien à faire là. 

La coloc a duré 3 ans, durant lesquels on a autant ri que pleuré, autant bu que fumé, autant taillé le bout de gras que taillé des pipes. 
Dans cet appart, j'y ai laissé mon dernier vomi, un chat défenestré mais pas mort, mes derniers joints achetés par moi-même, ma violence, mon dernier mec bien, mes premières angoisses, Benny Bennassi (pour faire les putenboites) et Tricky (pour fumer c'était plus sympa qu'Emile et Image), des heures de Bataille et Fontaine, mes derniers jeudis soirs au goût de vodka bison, mon premier vrai deuil, une pilule du lendemain, des nouilles chinoises et du pain de mie à la mayo, des règlements de compte, une capote enveloppée dans le règlement intérieur de l'immeuble et déposée chez le voisin, et des rires. Beaucoup, beaucoup de rires. 

On a déménagé, on s'est quitté. Elle a quitté la ville des libertés, je me suis enfermée dans une prison dorée. 


One year later....

Princesse : Allo ?
Un copain roux : Ouais ?
Princesse : Putain, vous avez trouvé un appart avec G. ?
Le copain roux : Nan, pas encore, pourquoi, tu t'invites ?
Princesse : En quelques sortes.... je m'impose. On cherche un 3 chambres ?

Moins de 2 semaines avant la rentrée, dans une ville dont tous les petits jeunes croient que c'est la ville des libertés, c'est extrêmement difficile de trouver un appart digne de ce nom. De ce fait, le copain roux, G. et moi-même avons signé pour une sorte de squat immonde absolument pas aux normes mais à environ 5 mètres de la porte de la fac. 

Pour te dire, il y avait un trou d'environ 1 mètre sur 1 mètre entre la salle de bain et la cuisine ; sympa pour papoter entre une douche et une vaisselle. L'autre défi trop rigolo était d'éviter une électrocution mortelle quand on branchait un appareil sur une des prises ; un poil plus délabré et on aurait vu les petits éclairs en sortir...

On a donc collectivement ("collectivement" étant très rapidement devenu G. et moi, le copain roux ayant entamé une seconde vie secrète en parallèle) décidé de faire de cette année de coloc une année d'appart immonde-puisqu'il-l'est-déjà-continuons-en-ce-sens-et-approchons-nous-de-l'oeuvre-d'art-malsaine. De ce fait, nous avions dans notre immense salon un clic-clac abominable et tâché, un vieux fauteuil vert bouteille défoncé, une table ronde en bois qui aurait pu être correcte si le premier soir des bougies chauffe-plat ne l'avaient pas brûlée, un carton de clic-clac retourné pour en faire un buffet, un micro-onde qui ne marche pas hébergeant un bourriquet en peluche, plusieurs posters passablement glauques et une mini télé devant laquelle nous avions constitué un autel à l'effigie de la reine Elizabeth. 
Je me souviens aussi d'un poster dans le couloir devant les chiottes ; une photo en noir et blanc d'une main arrachée et accrochée sur du barbelé. 

Avec le recul, je regrette que "ma maison est la plus originale de France" n'ait pas existé à cette époque. Mac Lesggy aurait trop rigolé. 

Pendant l'année qu'a duré cette coloc, j'ai l'impression que la porte est restée ouverte en permanence. J'ai peu de souvenirs à 3, quelques uns à 2, mais beaucoup plus avec des gens extérieurs à la coloc. Des gens de passage, des gens inconnus, des potes, de la mifa. Tout le monde a vu la main accrochée aux barbelés. 
Et, même si c'était court, et même si on était vieux, je me souviens de Bob l'Eponge et Marsupilami, de Buffy et Spike, de Pierre Bellemare et Yann Barthès, de Times Up et le Jeudècayoux, de Corneille et Boris Vian. 

Tu me diras : "tu me balances des souvenirs en vrac, comme ça, mais c'est chiant, d'un sens, parce que ça te regarde, enfin, sans vouloir te vexer bien sûr" (je n'ai aucun doute quant à tes bonnes intentions, t'as vu)

Et moi je te répondrai : "alors et de 1 tu vas redescendre d'un étage à l'intérieur de toi-même et me parler avec plus d'intérêt ; de 2 effectivement c'est chiant pour toi mais si tu regardes bien, tu verras que tu es dans la catégorie "Princesse kiffe parler d'elle" donc c'est normal ; et de 3 je suis toujours un brin nostalgique quand j'attends mes règles, alors avant que mes hormones enchaînent avec la colère, casses-toi, petit Simba, et ne reviens jamais."


6 commentaires:

sista la pote, pas la soeur a dit…

Tu me balances des souvenirs en... kik.
Bon alors moi ça me parle tout ça puisque OUI, j'y étais ! Enfin sauf le truc de tailler des pipes là. Et puis aucun souvenir de cette main barbelé ! Par contre le bourriquet dans le micro ondes, ça oui :D
Mais qui a bien pu croire que j'étais ta réelle soeur ? NON MAIS FRANCHEMENT ?! Ce qui veut dire que vu ce que tu écris sur moi ( et qui est véridique ), on pourrait croire que j'ai 9 ans quoi...Ca fait plaisir !
En tout cas, j'ai beaucoup rigolé. Merci pour cet instant magique sista...xxxXXLoVexxxXXxx

Princesse a dit…

+1 pour ton love, "dans la mouvance du ptdr-style"

Qui a pu croire ça ? Une blonde évidemment. (non, ce vieux truc des blondes n'est toujours pas périmé chez moi ; j'aime rire des choix de coloration capilaire des gens)

la copine saoûle a dit…

"une immense cuisine pour 2 étudiantes de 18 ans n'avait foutrement rien à faire là" mdr et oh que tu as raison!! ça parait tellement loin tt ça, le tps passe vite, trop vite (on vieillit trop vite!) nostalgie, qd tu ns tiens! lol (j'attend mes règles moi aussi, coïncidence??)

Princesse a dit…

Je ne crois pas au hasard, ma copine. Oh que non....

Le temps passe si vite que nous avons passé bien rapidement l'âge d'aller en festival. Chienne de vie.

poney-poney-pouffe a dit…

Ben voilà, un "com" qui, comme qui dirait, arrive tel un vieux poil de zgueg sur un velouté de ceps à ma façon. J'avais juste envie de dire combien le concept de "chier des paillettes" m'enthousiasmait. Oui, oui, vraiment beaucoup. J'y ai bien réfléchi avant de l'écrire.

Princesse a dit…

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs......
LA POUF BLONDE en direct sur ce blog.

Je me fais la voix du monde en te souhaitant une chaleureuse bienvenue icite, (comme disent tes amis canadiens), en espérant d'autres tendres "com".