Les joies d'un chien

Il existe une variété de trucs pourris qui finissent de démolir une journée déjà merdique.

Cette histoire en fait partie.

(Ca fait très générique de "NY unité spéciale" je trouve)

Jeudi après les cours, je rentre dans ma maison, ne trouve personne, me félicite d'avance de cet instant de répit que m'offre la vie ; ni meuf ni chien = je vais glander une petite demi-heure sur Facebook, les blogs et les ruines immobilières que je pourrai potentiellement acheté un jour où je serai riche, sur Leboncoin.

Le Coca light décapsulé, la clope allumée, le cul posé sur le canapé, et mon téléphone sonne déjà. Bullshit.

Joker : Ouais, j't'appelle rapport au chien. Je le promène, là, et il marchait devant moi, il a bouffé un truc, j'ai pas vu quoi parce qu'il a avalé, mais là il bave à fond, c'est chelou.

Princesse : Ton récit est très confus. Soit. Laisse faire, et regarde si ça évolue. (et laisse mon instant de répit en paix, femme sans conscience)

Joker : Ok. Mais il bave beaucoup.

A peine 10 minutes plus tard...

Joker (meydey meydey) : EUH JE FILE CHEZ LE VETO !!!

Princesse : Calm down ! Il bave toujours ?

Joker : NAN MAIS LA IL SAIGNE DE LA BOUCHE. IL SAIGNE DE LA BOUCHE !!!!

Je t'avoue un truc : ça m'a fait chier. Parce que mon moment de répit était carrément gâché, là.

Je me suis dit que ce chien me pourrissait la vie. Quel con de chien qui bouffe n'importe quoi. Là, si il saigne de la bouche, c'est juste parce qu'il a dû gober un morceau de verre, ou une lame de rasoir...

Un morceau de verre ou une lame de rasoir...

Dans ma tête, j'ai vu les petits bonhommes de "Il était une fois la vie" qui s'affairaient comme des oufs dans le ventre de mon chien, et qui décédaient les uns après les autres dans un bain de sang.

J'ai paniqué.

J'ai vu l'enterrement en grande cérémonie de mon chien, à l'église, Joker en pleurs à mon bras, moi culpabilisant d'avoir voulu boire mon Coca tranquille.

J'ai accompagné Joker et mon chien mourant chez le véto. L'assistante s'est mise à paniquer en voyant les filets de sang dégoulinant de la gueule de Gustav. On s'est mise à complètement paniquer aussi. Le véto est sorti et a dit, de la coolitude la plus exaspérante du monde :

Le véto : Arf, il aura mangé une lame de rasoir.

Princesse (dans sa tête) : Euh ?? T'as pas l'air de bien comprendre, mon p'tit père. UNE LAME DE RASOIR !!!!! Panique, bordel !!

Le véto ouvre en grand la gueule ensanglantée de mon chien et se met à hurler :

Le véto : DES CHENILLES PROCESSIONNAIRES !! DES CHENILLES PROCESSIONNAIRES !!

Princesse (dans sa tête) : Quoi ?? Tout ce foin pour des ridicules chenilles. Il est chelou lui...

Il nous a donc expliqué, toujours en panique, que ces connasses de bestiasses faisaient le même effet que de l'acide dans la bouche des chiens. Ca ronge les chairs, ça nécrose la langue, qui finit par tomber en petits bouts.

Bon, là, j'ai compris pourquoi on était censé paniquer.

Je me visualisais en train de faire le ménage chez moi, genre passer l'aspi, faire la vaisselle, ramasser un bout de langue, faire une machine.... La routine quoi.

Au final, les méchantes bébêtes ont été éradiquées et la langue de notre chien va rester dans sa gueule.

Plus de peur que de mal parce que, tu comprends, on a réagit "vraiment bien et surtout très vite, c'est super".

Le soir, Joker a mis sur son statut Facebook

Le cadre rouge, c'est la tarée d'éleveuse qui nous a vendu Gustav. Tu sais, la MALADE, là...

 Une malade, je te dis....